Auteurs du projet

DUO Architectes paysagistes
Rue du Midi 20
1003 Lausanne

BBH architectes
Rue de la Paix 7
1020 Renens

Plans

Appréciation finale du collège d’experts

Le projet “Les Layons de la Sauge” renforce les lignes directrices du PA. Il s’organise autour de l’axe structurant de la Promenade de la Sauge, qui part de la Gare, traverse le Grand Pré et caractérise le nouveau quartier grâce à des espaces emblématiques : la place du village, la place de l’école et la place de la forêt. Cet axe identitaire est renforcé par les frontages des bâtiments. Les logements, qui offrent principalement des appartements avec double orientation, sont distribués autour d’ilots ouverts. L’organisation spatiale des îlots est ponctuée par des placettes publiques. Le layon constitue l’axe secondaire du site et connecte la forêt du Gros Bois au sud avec le nouveau parc des Fleurs au Nord. D’échelle modeste, le layon naît dans la forêt et traverse le quartier comme nouvelle structure végétale d’arbres indigènes.

En général, le collège d’experts apprécie le concept paysager présenté et son interprétation du PA. La simplicité du projet, conçu comme un quartier dans un parc, et la flexibilité des morphologies possibles sont des forces majeures de la proposition. Cependant, le manque de diversité dans la proportion des vides et la définition peu claire de la hiérarchisation des cœurs d’îlots et des cheminements compromettent l’identité du projet. En outre, l’adressage et l’orientation des entrées sont en contradiction avec les placettes identitaires. Le rapport entre les entrées des immeubles et les lieux du quartier semble avoir été peu considéré. Le manque de connexions claires et d’accès entre les cours d’entrées et les placettes d’îlots ne contribue pas à l’ancrage de cette typologie paysagère ni à son homologue architectural.

Une charte urbanistique décrit les grands principes du projet et s’organise autour de thèmes généraux qui incluent l’articulation du vide, le traitement des sols, la gestion des eaux, l’importance des espaces libres et des espaces appropriables, l’importance d’établir un réseau fort pour la mobilité douce ainsi que la nécessité de démarches participatives. Une série de mesures seraient déployées pour aider à intégrer les nouveaux habitants au quartier, dans un premier temps en vue d’une meilleure définition et appropriation de l’espace du layon et dans un deuxième temps autour des cœurs d’îlots. Ces propositions sont appréciées par le collège d’experts.

Les besoins de terrassement pour un programme aussi important que celui envisagé (huit garages sous-terrains plus les caves) méritent une considération plus approfondie que celle dont témoigne le projet Les Layons de la Sauge. Selon les coupes, l’intervention dans le terrain ne traite pas la génération d’un volume important de déblais. Sans calculs ni indications claires, le projet sous-estime l’importance de ce thème.

Le concept de plantation est basé sur une palette principalement indigène avec une marge de 20-30% d’essences d’avenir. Le projet propose des plantations en strates arbustives indigènes et la mise en place de prairies sèches sur sols maigres et de prairies de fauche. L’intégration de mesures favorables à une plus grande biodiversité (usage des déchets d’élagage) est aussi proposée. Le collège d’experts salue cette approche. En outre un schéma de plantation cohérent et organisé cherche à renforcer l’identité des secteurs. Cependant, le manque de structure formelle des plantations (alignements, petites trames, bouquets…) risque de rendre cette organisation peu perceptible.

Le projet propose une grande diversité de matériaux, plutôt poreux, pour séquencer l’expérience des usagers et pour hiérarchiser le réseau de circulation. Pour ce qui concerne la gestion des eaux, malgré l’intérêt d’une approche à ciel ouvert, les noues proposées semblent sous-dimensionnées, fragmentées et pas suffisamment intégrées aux autres composantes paysagères.

Respectueux des règles de gestion des mobilités fixées par le PA, le projet garantit une accessibilité à toutes les entités bâties, tout en limitant la présence des stationnements motorisés en surface et en maximisant les stationnements souterrains, sous forme de parkings indépendants et regroupés par groupes de bâtiments. Ceci permet de libérer un maximum de pleine terre et de respecter l’étapage prévu.

En résumé, le projet Les Layons de la Sauge est bien fondé et suit les lignes directrices du PA. Le développement des concepts de plantation et certaines approches environnementales ainsi que la simplicité des morphologies bâties constituent les forces de la proposition. Les faiblesses relevées sont liées à la distribution uniforme des bâtiments sur le site ainsi qu’au manque de spécificité concernant la relation établie entre le bâti et les composantes paysagères d’espaces verts et de placettes.